article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
30 JUILLET 2002
Lors de son approche minimale, l’astéroide croisera dans les parages de Véga – la plus brillante étoile des nuits d’été. les observateurs dotés de jumelles puisssantes ou de petits télescopes pourront le voir, tache de lumière se déplaçant de 8 degrés par heure. (le passage sera essentiellement visible depuis l’hémisphère nord, ce n’est pas une bonne opportunité pour les amateurs du Sud. Les américains du Nord le verront au mieux après le coucher du Soleil le 17 aout, les Européens devront être attentifs durant les heures précédant l’aube le 18 août)
C’est alors que quelque chose d’extraordinaire se produira. Le caillou de l’espace, si proche et si brillant, perdra rapidement de son éclat.
Les astéroïdes, comme la Lune et les planètes, connaissent des phases. Le côté exposé au Soleil de 2002 NY 40 fait actuellement face à la Terre. Il est « plein », au même titre que l’on parle de pleine Lune.
Le 18 août, l’astéroïde croisera l’orbite de la Terre dans sa route vers le Soleil. Alors sa phase changera – de plein, il deviendra gibbeux, puis demi… finalement le côté obscur regardera vers la Terre. Comme la nouvelle Lune, il deviendra invisible.
Ce n’est pas tous les jours que vous pouvez regarder dans des jumelles et y découvrir un astéroïde géocroiseur, puis le voir disparaître. Mais 2002 NY40 a beaucoup à offrir.
« Dame Nature nous facilite vraiment la vie pour étudier celui-ci » se réjouit Yeomans. « nous avons besoin de mieux connaître les astéroïdes proches de la Terre » affirme-t-il , « au cas où il nous faudrait en détruire ou en dévier un ». De quoi sont-ils faits ? Comment se regroupent-ils ? Ce sont les questions clés que 2002 NY 40 aidera à résoudre.
« N’oubliez pas » ajoute Yeomans, « tous les astéroïdes proches de la Terre ne sont pas systématiquement mauvais. La plupart ne constituent pas une menace pour la Terre. Et au contraire ils recèlent des métaux précieux, des minéraux et même de l’eau dont nous pourrons peut-être nous abreuver dans le futur . » Quand de tels astéroïdes s’approchent (mais pas trop près !), nous y disposons d’un accès assez aisé – à la fois pour les étudier et, peut-être un jour, leur rendre visite.
Pour paraphraser Nietzsche, on pourrait dire que les astéroïdes qui ne nous frappent pas (comme 2002 NY 40), nous rendent plus fort.
note :2002 NY40 n’est pas l’astéroïde qui fit les gros titres de la presse mondiale la semaine passée. Ce dernier était 2002 NT7, qui passera peut-être non loin de la Terre en 2019.
Quelques liens pour aller plus loin
La page des NEO (Near-Earth Objects, géocroiseurs en bon français…): toutes dernières informations de la NASA au sujet des astéroïdes.
2002 NY40 a été découvert par le programme de recherche LINEAR
L’orbite de 2002 NY40 (applet Java, peut s’avérer un peu long à charger)
Les astéroïdes au radar. Les astronomes peuvent beaucoup apprendre des astéroïdes en les bombardant d’ondes radio
Les dangers de collision avec comètes et astéroïdes Centre AMES de la NASA
En français !
Les astéroïdes : données de base fournies par le site des « neuf planètes »
