question posée le 08-03-2010 par Artemis
Pourrait-on produire de l'énergie comme le fait le Soleil, en transformant l'hydrogène en hélium?
réponse du 09-03-2010 par Fabrice Mottez
C'est ce qui se passe avec une bombe atomique à hydrogène. Mais reconnaissons que cela n'est pas très bon pour le développement de l'humanité.
Par contre, cela pourrait aussi servir à produire de l'énergie pour alimenter des centrales électriques. C'est précisément ce que cherchent à faire les physiciens qui travaillent sur la fusion nucléaire contrôlée. Pour produire de telles réactions, il faut confiner de l'hydrogène dans un état très dense et très chaud, pendant un temps suffisamment long.
En fait, les physiciens n'utilisent pas de l'hydrogène, mais un mélange d'hydrogène et de tritium, ce qui permet des réactions nucléaires beaucoup plus efficaces que celles du Soleil avec seulement de l'hydrogène (dans les deux cas, le résultat est la production d'hélium et de chaleur).
Il existe deux filières principales pour faire de la fusion contrôlée. La première est celle du confinement magnétique, la seconde celle du confinement inertiel.
Pour le confinement magnétique, on fabrique des tokamaks. Ce sont des sortes de boites en forme d'anneau où l'on chauffe la matière avec des courants électriques, et où on la confine (on l'empêche de sortir) avec des champs magnétiques. Des physiciens européens, puis des américains ont réussi à produire des réactions nucléaires de fusion ainsi, à la fin des années 1990.
Il existe un projet de tokamak très grand, nommé ITER, avec la participation de l'Europe, du Japon, de la Russie, les Etats-Unis et la Chine. ITER est en cours d'implantation en France, à Cadarache, près de Marseille.
L'autre filière, dite inertielle, pour faire de la fusion nucléaire contrôlée consiste à produire un mélange moins chaud, mais beaucoup plus dense, en comprimant et en chauffant la matière avec des rayons laser de très grande puissance. La France travaille aussi sur cette filière, notamment avec le Laser Mega-Joule implanté à Bordeaux. Mais pour d'autres raisons, cette expérience intéresse aussi les militaires, tandis que le projet ITER est purement civil.