Sirius est aussi connue sous le nom d'Alpha du Grand Chien. Elle est l'étoile la plus brillante de notre voûte étoilée, de magnitude apparente -1,41.
C'est une étoile de type A, chaude. Sa masse vaut deux fois celle du Soleil, son diamètre est 1,7 fois celui du Soleil. C'est en fait une étoile double, sa compagne est une naine blanche d'une masse solaire, et plus petite que la Terre (5.800 km de rayon, 6.400 pour la Terre). Sirius B tourne autour de Sirius A en 50 ans suivant une orbite très allongée.
Les Dogons, peuple du Mali, semblent connaître depuis toujours l'existence de Sirius B, qui joue un rôle central dans leur mythologie étonnamment complexe, alors que celui-ci est parfaitement invisible à l'oeil nu. Cette mystérieuse intuition soulève bien des interrogations parmi les scientifiques qui se sont penchés sur la question, dont Jean-Marc Bonnet-Bidaud, du CEA. Il a d'ailleurs participé à un voyage ethnographique en compagnie de Germaine Dieterlen, grande spécialiste des Dogons, afin de remonter aux sources de l'énigme. Pour l'instant, aucune explication satisfaisante n'a pu y être apportée.
Autre excentricité de Sirius, des indices suggèrent qu'il pourrait y avoir un autre compagnon.
Des observations faites dans l'antiquité semblent indiquer que Sirius était rouge, alors qu'elle ne l'est plus actuellement. Ce changement de couleur pourrait être dû à une interaction avec ce compagnon, ou avec un nuage de gaz interstellaire.
Quel que soit leur nombre, leur distance au Soleil est de 2,6 parsecs, soit 8,6 années lumière. Elle figure à la septième place au palmarès des étoiles les plus proches.
On voit facilement Sirius, le soir en hiver dans l'hémisphère nord, en bas à gauche d'Orion.
Etoile la plus brillante du ciel, le nom de Sirius est fréquemment repris pour baptiser projets, entreprises, associations...
C'est d'une planète en orbite autour de Sirius qu'est originaire Micromégas, le héros de Voltaire. D'où l'expression "le point de vue de Sirius", manière distanciée de commenter et critiquer le monde tel qu'il est ; manière aussi, incidemment, de contourner la censure : qui oserait s'en prendre au point de vue d'un extraterrestre découvrant de nos moeurs ?
Selon la légende, c'est inspiré par Micromégas et son "point de vue" que le fondateur du quotidien Le Monde, Hubert Beuve-Méry, a choisi pour pseudonyme Sirius pour critiquer le régime du Général de Gaulle dans son journal. Un esprit critique, ou à tout le moins un scepticisme, qu'il réserva aussi à la conquête spatiale, comme en témoigne son éditorial au moment de la mission Apollo 11...
Notons enfin que malgré son éclat, Sirius n'est pas celle que la tradition populaire nomme "l'étoile du berger", celle-ci étant Vénus, c'est-à-dire une planète et non une étoile...